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Cryoablation : une technologie parfaite de gestion de la douleur

Victor devant son école

Victor devant son école

Victor a grandi sans aucun problème de santé jusqu’à l’âge de 15 ans, quand soudain une cavité creuse est apparue au milieu de sa poitrine. La mère de Victor, Claudia, l’a emmené chez le pédiatre, qui a référé l’adolescent à l’Hôpital Shriners pour enfants du Canada, où il a été diagnostiqué avec le pectus excavatum.

Le pectus excavatum, également appelé « thorax en entonnoir » ou « thorax enfoncé », caractérisé par une dépression de l’avant du thorax, représente une grande partie des déformations de la paroi thoracique. La partie inférieure du sternum s’enfonce vers l’intérieur. La condition peut être gênante pour les adolescents d’un point de vue esthétique et psychologique, mais peut également entraîner des problèmes cardiaques et pulmonaires. À ce jour, nous ne savons pas ce qui cause le pectus excavatum, mais il est parfois dû à une maladie génétique.

À l’hôpital, la famille a rencontré le Dr Jean-Martin Laberge, qui a suggéré une intervention chirurgicale. Mais Claudia, effrayée par l’opération, a opté pour une approche non invasive : la cloche à vide. L’appareil est relié à une pompe, puis placé sur le devant de la poitrine. La pompe est utilisée pour aspirer l’air hors de l’appareil, créant un vide qui tire la poitrine et le sternum vers l’avant. L’appareil est porté toute la journée et, au fil du temps, la paroi thoracique et le sternum se positionnent vers l’avant et conservent leur nouvelle forme.

Cloche à vide sur la poitrine de Victor

Victor essayant la cloche à vide comme première tentative pour traiter le pectus excavatum

Cependant, après quatre mois avec la cloche à vide, il était clair que l’appareil ne produirait pas le résultat souhaité. Victor n’avait pas peur de la chirurgie et l’attendait avec impatience pour pouvoir enfin se sentir à l’aise d’enlever son chandail à la plage. En préparation de la chirurgie NUSS (du nom du Dr Donald Nuss), Victor a subi une série de tests, y compris des radiographies, des tomodensitogrammes, des échographies et des examens cardiaques. Après sa rencontre avec le Dr Laberge, Claudia était confiante et connaissait mieux l’expertise de l’hôpital dans le traitement de ce type de pathologie. Après avoir traversé des retards en raison de la COVID-19, l’opération a finalement eu lieu en juillet 2022, ce qui convenait à Victor, car il a pu terminer sa dernière année d’université l’esprit serein. Victor est l’un des 10 premiers patients de l’Hôpital Shriners pour enfants du Canada à bénéficier de la cryoablation, une technologie qui aide à gérer la douleur post-opératoire.

Dans cette vidéo, le Dr Emil Sherif, l’un des premiers médecins à introduire cette technologie dans notre hôpital, explique plus en détail la cryoablation :

NUSS procedure and cryoablation with Dr. Sherif Emil

NUSS procedure and cryoablation with Dr. Sherif Emil for patients with Pectus Excavatum
Voir la transcription

Logo de l’Hôpital Shriners pour enfants du Canada, Dr Sherif Emil, CM, FRCSC, FACS, FAAP

Dr Sherif Emil :

La cryoablation est une méthode de contrôle de la douleur, et nous l’utilisons chez les patients qui subissent la procédure NUSS pour le pectus excavatum. Cette dépression thoracique commence généralement à l’adolescence et peut être assez grave, provoquant une compression cardiaque, une compression pulmonaire et des symptômes physiques. Elle peut aussi entraîner un handicap social important en raison de la forme et de l’apparence très anormales de la poitrine. Beaucoup de ces adolescents, dont la plupart sont des garçons, se retireront des sports et des activités sociales, et ils auront des problèmes psychologiques très importants. Il s’agit donc d’une opération pour corriger l’anomalie de la paroi thoracique à l’aide de barres métalliques, et ce, d’une manière peu invasive. C’est une opération qui peut souvent modifier les symptômes physiques d’un patient, mais elle peut vraiment modifier considérablement le mode de vie d’un patient. Voilà donc ce qu’est le pectus excavatum et la procédure NUSS que nous utilisons pour le réparer à l’aide de barres métalliques implantées dans la poitrine de manière peu invasive.

Maintenant, le problème avec cette opération, c’est qu’elle est extrêmement douloureuse. Bien que ce soit peu invasif grâce à de petites incisions, le changement de position des os de la poitrine est extrêmement douloureux. Ce fut vraiment le talon d’Achille de l’opération. Comment traitons-nous la douleur? Il y a eu de très nombreuses méthodes pour traiter la douleur. Aux Hôpitaux Shriners, nous utilisons souvent l’analgésie péridurale par la suite, mais les patients restaient quand même à l’hôpital pendant 5, 6 ou 7 jours. Les patients recevaient beaucoup de morphine et de narcotiques, ce qui avait bien sûr ses propres effets secondaires.

Et donc, en juin 2022, nous avons introduit la cryoablation. La cryoablation est une méthode qui gèle l’intérieur des nerfs, les nerfs intercostaux, qui se déplacent sous chaque côte et innervent la paroi thoracique. Si vous pouvez complètement engourdir ces nerfs, le patient n’aura aucune sensation de douleur dans la paroi thoracique.

La façon dont nous procédons est, encore une fois, avec la vision d’une caméra. Tout d’abord, nous injectons dans les nerfs, chacun sous vision directe, un anesthésique local à l’aide d’une aiguille spéciale. Puis, nous utilisons une cryosonde spéciale en utilisant de l’azote liquide à une température extrêmement froide de moins 60 degrés Celsius. C’est ce qu’est la cryoablation. Nous traitons chaque nerf en le touchant pendant une période de deux minutes. En somme, nous gelons littéralement les nerfs et détruisons les neurones, les fibres nerveuses qui se déplacent à l’intérieur des nerfs… Le nerf est comme un câble. Il y a les fibres qui se déplacent, et puis il y a l’enveloppe… La structure ou l’enveloppe qui contient les fibres. Cette structure, ou enveloppe, est donc la source qui régénère la fibre. L’idée n’est donc pas de détruire la sensation pour toujours, mais de détruire la sensation pendant la période où la douleur est la plus intense, c’est-à-dire les premières semaines après la chirurgie.

Au fil du temps, ces fibres se régénéreront et le câble se reformera entièrement pour revenir à la normale. C’est en quelque sorte tout l’objectif de la cryoablation. Il s’agit d’une destruction temporaire des fibres nerveuses qui innervent la poitrine, sachant qu’elles se régénéreront généralement en quelques semaines à quelques mois, et que les patients retrouveront une sensation complète, la plupart du temps dans les six mois suivant la chirurgie.

Et cela a été vraiment révolutionnaire. Nos patients, au lieu de rester à l’hôpital cinq, six, parfois jusqu’à dix jours juste pour le traitement de la douleur, quittent plus tôt, car il n’y a rien d’autre dans l’opération qui exige de garder le patient à l’hôpital. Il s’agissait simplement de traiter la douleur. Maintenant, nos patients quittent l’hôpital le lendemain matin, à l’aise avec des trucs comme le Tylenol et l’Advil, et très peu, voire aucun narcotique, et presque pas de morphine. Et vraiment, le résultat de l’opération a été radicalement changé avec cette technique de cryoablation.

Le rétablissement de Victor a été formidable. Grâce à la cryoablation, il est sorti de l’hôpital le lendemain de l’opération avec très peu de douleur et sans avoir besoin d’analgésiques. Un peu d’ibuprofène au cours des deux premières semaines a fait l’affaire. Pour le jeune homme, la meilleure partie était qu’il ne ressentait aucune douleur alors que ses nerfs se sont régénérés lentement au cours des mois suivants. Victor devait faire attention d’éviter les blessures pendant sa convalescence, car il n’avait aucune sensation dans sa poitrine et pouvait se blesser accidentellement. Il avait aussi besoin de temps pour que la barre s’ancre dans sa poitrine.

Le plus dur pour Victor a été qu’il a dû dormir sur le dos pendant un moment. « L’opération a changé ma vie. Je me sens à nouveau normal et je peux recommencer à profiter de ma vie », a-t-il dit. « Le Dr Laberge et toute l’équipe de l’Hôpital Shriners pour enfants du Canada ont pris si bien soin de nous. Les mots ne suffisent pas pour exprimer toute ma gratitude et mon appréciation au Dr Laberge et à son équipe pour leur soutien constant, leur empathie et leur grand professionnalisme. Avec leur aide, toutes mes peurs et la douleur ont disparu. Ils ont toujours été extrêmement ouverts en nous donnant des explications et ils ont su nous rassurer, ma famille et moi. Ce fut un parcours incroyable pour moi, qui a changé non seulement mon corps, mais aussi mon esprit et mon cœur pour toujours. »

Victor jouant sur la plage avec son frère

Victor jouant sur la plage avec son frère

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