La Dre Raney discute du rôle crucial que jouent les femmes dans la médecine moderne.

Les femmes en médecine

12:58
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Caitlin Whyte (animatrice) : Bienvenue dans « Healing Heroes PDX », la série de balados des spécialistes de l’Hôpital Shriners pour enfants de Portland. Aujourd’hui, nous discutons des femmes en médecine avec la Dre Ellen Raney.

Eh bien, docteure, nous sommes très heureux de vous avoir à l’émission aujourd’hui pour discuter d’un sujet aussi important, soit les femmes en médecine. Alors pour commencer, faites-nous une petite introduction. Pouvez-vous nous parler un peu de votre parcours et de ce qui vous a amenée à travailler à l’Hôpital Shriners pour enfants de Portland?

Dre Ellen Raney : Oui, merci beaucoup. Je suis heureuse d’être ici aujourd’hui. Et c’est un sujet qui me passionne beaucoup. Alors, voyons voir... J’ai commencé ma carrière à Tulane. En fait, j’ai obtenu mon diplôme du Newcomb College lorsqu’il existait encore. Puis de la faculté de médecine et de la résidence en orthopédie de la Tulane University. La façon dont j’en suis venue à faire de la pédiatrie et à travailler aux Hôpitaux Shriners est étroitement liée. J’ai fait ma résidence en orthopédie en pensant que j’allais me lancer dans la médecine sportive, comme tant de gens le font, mais quand j’ai fait mon stage en pédiatrie... Nous les appelons « rotations »... C’était en quelque sorte six mois d’orthopédie pédiatrique que j’ai faits aux Hôpitaux Shriners, et à l’époque ça s’appelait l’Hôpital Shriners à Tampa. Bref, je suis vraiment tombée amoureuse de l’orthopédie pédiatrique en tant que sous-spécialité, et j’ai vraiment, vraiment apprécié, à tel point que j’ai voulu y retourner. Ainsi, dès que j’ai terminé ma formation orthopédique à Tulane, je suis retournée à l’Hôpital Shriners de Portland en tant que boursière. Cela signifie que j’ai fait une année supplémentaire après mes cinq ans d’orthopédie. J’ai fait un stage d’un an spécialisé en orthopédie pour enfants, et j’ai vraiment adoré ça. Alors, j’y suis restée quelques années. Et puis, il y a eu une ouverture à un niveau un peu plus élevé à l’Hôpital Shriners à Honolulu. J’y suis donc allée pour être médecin-chef adjointe, puis je suis devenue médecin-chef. Après un certain temps, j’ai décidé de retourner sur le continent. Il y avait une ouverture ici à Portland. Alors, j’ai déménagé ici. Récemment, le nom a été changé. Cela explique pourquoi j’utilise parfois l’ancien nom.

Hôte : Eh bien, merci pour ça. C’est tout un voyage du nord au sud, sur la côte ouest, mais aussi Hawaï.

Dre Ellen Raney : Voilà.

Hôte : Eh bien, vous avez mentionné à quel point vous aimiez travailler en orthopédie pédiatrique lorsque vous avez commencé. Qu’est-ce qui vous a poussée à continuer? Pouvez-vous nous parler de ça?

Dre Ellen Raney : En somme, ce sont vraiment les enfants. Les enfants sont tellement incroyables. Et en regardant les enfants développer leur plein potentiel et être tout ce qu’ils peuvent être, de voir que rien ne les ralentit... Si vous preniez un adulte et que vous lui donniez certains des problèmes physiques qu’ont les enfants dont je m’occupe, ils ne sauraient pas quoi faire. Si, par exemple, je n’avais plus de main tout d’un coup, je ne saurais plus quoi faire de moi-même. Mais si vous avez un enfant qui naît sans main, c’est incroyable, ça ne le ralentit pas du tout. Il fait avec. Et puis, je m’occupe de tant d’autres enfants avec différents problèmes médicaux. Le simple fait de les voir évoluer et grandir est tellement gratifiant.

Hôte : Oh, j’aime. Quels ont été les moments forts ou les parties les plus enrichissantes de votre carrière jusqu’à présent?

Dre Ellen Raney : Il y a tellement d’enfants spéciaux. Certains d’entre eux sont revenus vers moi plus tard et m’ont dit qu’ils voulaient devenir médecins. Ou certains d’entre eux sont simplement devenus leur propre personne. J’en ai même quelques-uns qui se sont lancés dans les médias et certains qui sont devenus avocats ou médecins, qui font des choses différentes. C’est donc toujours plaisant de les retrouver. Et tout ce que nous pouvions faire quand j’étais en formation, à l’époque... Il n’y avait pas de limitation aux heures de travail, donc nous travaillions toute la fin de semaine. Parfois, s’il ne se passait pas grand-chose, je passais simplement du temps avec les enfants. Je me souviens d’une jeune femme qui était née sans mains. Nous jouions à des jeux vidéo ensemble, et elle me battait. Elle battait tout le monde à l’hôpital, avec ses pieds, et cela m’a vraiment inspirée. Il y a aussi ce jeune homme qui malheureusement, à cause d’une maladie, avait perdu ses deux jambes et ses deux mains. Il jouait au billard en tenant la queue de billard dans un coude et en la visant avec son bras résiduel de l’autre côté. Et je n’ai jamais été une joueuse de billard, mais je l’ai regardée jouer au billard contre tout le monde à l’hôpital. Il n’a jamais perdu un match. C’était quelque chose de très impressionnant.

Hôte : Oh mon Dieu. C’est incroyable. Wow. Merci beaucoup de nous raconter tout cela. Eh bien, le sujet de notre épisode d’aujourd’hui, c’est les femmes dans la médecine et les soins de santé. Alors, quels sont, selon vous, les plus grands défis auxquels vous avez été confrontée en tant que femme chirurgienne, et comment les avez-vous surmontés?

Dre Ellen Raney : C’est très intéressant. Je veux dire, les écoles de médecine sont désormais composées à moitié de femmes. Mais beaucoup de femmes ne vont pas en chirurgie et en orthopédie. Ainsi, aux États-Unis, l’orthopédie concerne encore un peu moins de 8 % de femmes. Pour la première fois cette année, les personnes en formation sont à 20 % de femmes. Mais pour être à égalité en orthopédie, il faudra à ce rythme environ 200 ans.

Hôte : Oh mon Dieu.

Dre Ellen Raney : Oui. Et nous avons constaté qu’on a tendance à bien s’entendre avec les médecins, si on sent qu’on partage une expérience de vie. Ainsi, si le médecin est du même sexe, de la même origine ou de la même ethnie que nous, il peut souvent être plus facile de communiquer avec lui et de suivre ses recommandations, Les gens ont tendance à obtenir de meilleurs résultats en matière de traitement. À long terme, ce que nous essayons de faire ici, c’est de travailler sur les disparités en matière de soins de la santé afin que chaque personne puisse s’attendre à recevoir le même niveau de soins.

Lorsque j’étais en formation, c’était encore une époque où les gens pensaient que les femmes ne devraient même pas travailler en orthopédie. C’est le plus grand défi. Alors maintenant, nous sommes une minorité, mais les gens sont plus tolérants. À l’époque, ils ne voulaient même pas de femmes là-bas. C’était donc difficile de vraiment me concentrer sur mon apprentissage et ses études et sur les choses que j’aurais dû étudier à l’époque, car j’étais tellement occupée à faire mes preuves. Je crois que j’ai surmonté cela en grande partie en travaillant plus dur que tout le monde. Mais le programme dans lequel je suivais ma formation mettait davantage l’accent sur la pratique et peut-être moins sur les études. J’aurais donc aimé passer plus de temps le nez dans les livres que dans les aspects physiques ou logistiques auxquels nous devions faire face à l’époque.

Hôte : Eh bien, cela m’amène encore parfaitement à ma prochaine question. Quels sont les changements ou les améliorations que vous souhaiteriez voir dans le domaine médical, ou plus spécifiquement en orthopédie, pour mieux accompagner les femmes?

Dre Ellen Raney : Eh bien, je pense que nous devons atteindre une masse critique. Dans les systèmes, on pense que si votre sous-groupe, quel qu’il soit, qu’il s’agisse de femmes, de personnes de couleur ou de n’importe quel groupe, peut atteindre environ 30 %, alors la tendance change. Quand nous avons plusieurs femmes dans un programme, il n’y a pas autant de pression sur chaque individu. On peut moins affirmer n’avoir jamais vu de femme résidente auparavant, on peut moins affirmer qu’une telle personne est une exception. On peut simplement se concentrer davantage sur son apprentissage. J’aimerais donc que nous atteignions cette masse et que nous ayons de meilleurs mentors et de meilleures personnes. Des personnes expérimentées avec lesquelles nous pouvons travailler. Si vous avez une femme parmi vos professeurs, ou mieux encore, plusieurs femmes parmi vos professeurs, alors ce que vous faites n’est pas si unique.

Hôte : Je comprends. Eh bien, y a-t-il quelqu’un au début de votre carrière qui vous a vraiment encouragée ou qui a eu un grand impact sur votre cheminement de carrière?

Dre Ellen Raney : Au tout début de ma carrière, personne n’était particulièrement disposé à servir de mentor à une jeune femme. C’était bien plus que ça : il fallait en quelque sorte faire ses preuves pour pouvoir être là. Mais environ cinq ans après le début de ma carrière, j’ai eu la chance de rencontrer Laura Tosi, qui est à Washington, D.C. Elle a été une mentore fabuleuse et la première personne qui s’est vraiment intéressée à moi, qui voulait me soutenir. Elle savait que j’étais en début de carrière. Elle savait que je rencontrais ce type de problèmes, donc elle m’a proposé des solutions. Et je ne pense pas que je savais vraiment ce qu’était un mentor jusqu’à ce moment-là. J’ai réalisé que wow, c’est génial. C’est quelqu’un qui se soucie réellement de ce que je pense et qui m’écoute. À partir de là, tout a été fabuleux. Elle m’a beaucoup soutenue et elle m’a vraiment aidée à trouver ma voie. Je suis très reconnaissante. J’essaie de transmettre cela, j’essaie maintenant de chercher des personnes qui débutent leur carrière et de voir comment je peux les aider.

Hôte : Absolument. Eh bien, en pensant à ces futurs médecins, quels sont les programmes et initiatives dans lesquels vous êtes impliquée pour encourager les jeunes filles à poursuivre une carrière dans les domaines des STEM et de l’orthopédie?

Dre Ellen Raney : La Ruth Jackson Orthopedic Society a vraiment été merveilleuse pour moi. Ce nom vient de Ruth Jackson, qui fut la première femme aux États-Unis à obtenir une certification en chirurgie orthopédique. L’organisation a été initialement créée comme un groupe de soutien pour d’autres femmes en orthopédie. Elle s’est vraiment élargie pour aider les femmes en soins orthopédiques et les faire progresser. C’est donc devenu une organisation vraiment phénoménale qui se concentre à la fois sur les personnes en début de carrière et en formation, ainsi que celles dont la carrière est plus avancée.

La deuxième s’appelle The Perry Initiative, qui porte le nom de Jackie Perry, également une orthopédiste très célèbre. En son honneur, ce programme amusant dans lequel nous nous adressons aux élèves du secondaire et en ingénierie a été lancé par une ingénieure et une chirurgienne orthopédiste. Nous contactons également les écoles secondaires pour mousser l’intérêt envers les carrières STEM. Alors, elles viennent. Généralement nous réservons un samedi et les ingénieures et les chirurgiennes orthopédistes se réunissent. Nous rencontrons toutes ces étudiantes et nous leur donnons un aperçu de nos carrières. Et puis, on les laisse passer la journée avec des outils. Ainsi, les ingénieures peuvent expliquer comment elles ont construit les outils et comment ces outils aident les gens. Et l’ingénierie est aussi un domaine difficile pour les femmes. Nous pouvons initier les filles au travail avec des modèles d’os avec des outils électriques. Beaucoup de jeunes femmes n’ont jamais utilisé de perceuse auparavant. Nous les invitons à utiliser des perceuses et des scies, et pendant ce temps, elles sont entourées d’une foule de femmes qui ont réussi. Nous avons donc un exemple et une exposition pratique à ces personnes. Nous essayons de les atteindre tôt, alors qu’elles sont encore au secondaire, afin qu’elles puissent comprendre que cela peut être une carrière. Car vous devez vraiment commencer votre carrière STEM tôt. Vous devez réfléchir aux cours que vous suivrez à l’université et aux prochaines étapes qui s’offrent à vous.

Hôte : Absolument. Eh bien, cela ressemble à des choses vraiment cool. Pour conclure, docteure, quels conseils donneriez-vous aux jeunes femmes qui aspirent à une carrière dans les sciences et la médecine?

Dre Ellen Raney : Eh bien, merci pour ça. C’est une très bonne question. Vous savez, il y a tellement de facettes. Mais l’une des meilleures choses serait de penser à la confiance. Nous sommes entourées de tant de détracteurs, de tant de personnes qui disent que les femmes ne peuvent pas faire ceci et que les femmes ne peuvent pas faire cela... Finalement nous atteignons un point où les voix sont aussi en vous, où nous avons des détracteurs tant à l’intérieur de nous qu’à l’extérieur. Nous devons apprendre à ignorer les doutes d’autrui, mais aussi à ignorer ceux qui viennent de nous-mêmes, lorsque nous pensons que nous ne pouvons pas y arriver. Oui, vous pouvez. Oui, vous pouvez. Vous pouvez le faire. Vous pouvez apprendre cela. Nous pouvons développer cette compétence. Nous pouvons apprendre à faire cela. Et je pense que lorsque nous apprendrons à nous concentrer sur ce que nous pouvons faire, plutôt que sur ce que nous ne pouvons pas faire, ce sera une grande avancée pour tout le monde, mais particulièrement pour les femmes.

Hôte : Bien dit. Eh bien, un excellent travail et des idées intéressantes aujourd’hui, Dre Raney. Merci beaucoup à vous d’avoir été avec nous. Et cela conclut cet épisode de « Healing Heroes PDX » avec l’Hôpital Shriners pour enfants de Portland. Rendez-vous sur notre site Web à ShrinersPortland.org. Et merci d’avoir été à l’écoute.

About the Speaker

Ellen M. Raney, M.D.

Dr. Raney is an esteemed and experienced provider with Shriners Children’s Portland as she is also former chief of staff of Shriners Children’s Hawai`i.

Dr. Raney cares for children with a wide range of diagnoses including limb deformity, clubfeet, neuromuscular diseases, scoliosis, cerebral palsy, gait analysis and hip dysplasia. Her research interests include limb deformity, genu varum and clubfeet.

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